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écit prémonitoire
La modeste maison dans laquelle j’ai vécu mon enfance, s’apparentait plus à une masure qu’a un pavillon de banlieue coquet et confortable. Mais j’y ai vécu quelques beaux instants et ai conservé le souvenir des périodes printanières, ou nous refaisions une beauté à la maison, avec nos petits moyens.
Nous procédions alors, à ce qu’on appelait le badigeonnage. Nous ne pouvions nous pouvions utiliser que de la peinture à l’eau, moins chère bien entendu.
On faisait un fond de couleur ocre jaune, qui séchait 24h environ. Ensuite , l’on confectionnait un bouquet de plumes de poules.
Mon père avait de son côtés délayé, dans un sceau d’eau, une poudre couleur chocolat, jusqu’à obtenir une sorte crème très liquide, a partir de quoi, on trempait le bouquet de plumes dans la dite peinture, et nous procédions par tamponnage, créant ainsi un grand nombre de motif tous plus abstrais les un que les autres.
Lorsque l’hiver arrivait la froideur de notre chambre était telle que quelques fois le givre recouvrait les murs, et je me revois, grattant avec mes petits doigts jusqu’à diluer et reconstituer des motifs à partir du badigeon de printemps.
Ce ci pour dire que ce besoin que j’éprouve à peindre aujourd’hui, a je le suppose, une relation avec le récit que je viens de faire.
A l’école primaire, mis à part l’intérêt que je portait à l’histoire et à la géo , j’étais un cancre de première. Lors de la distribution du classement mensuel j’avais une trouille pas possible, sachant que j’étais l’éternel trente et unième, voire le dernier quand l’avant dernier était malade, et j’ai souvenir d’avoir été bien noté seulement deux fois parce que la maîtresse avait organisé un concours de peinture.
J’avais alors créé l’événement avec la scène d’un chat reniflant un bouquet de fleur, puis une corrida dont le public était multicolore, j’avais décroché là mes seules vraies bonnes notes scolaire, un signe pour plus tard sans doute.