Les 3 semaines de cure qui me sont accordées depuis 4 ans maintenant, me sont bénéfiques à plusieurs titres.
D’abord sur un plan purement médical :
Je suis sous surveillance amiante et asthmatique et à ce niveau, au bout de 4 ans, je sens un renouveau réel et médicalement efficace.
J’ai du ajouter (hélas) cette année un suivi rhumatologique et constaterais-je le même résultat, nous verrons bien.
Mais ce dont je suis particulièrement sûr, c’est du bien que me font ces séjours tant au niveau santé psychique que physique.
Qui plus est, ma peinture s’enrichit des observations fugitives que l’on rencontre fréquemment dans les paysages montagnards, des spécificités que l’on ne trouve pas en plaine ou ailleurs.
C’est connu, la montagne est caractérielle, lorsque elle vous livre ses lumières ou ses atmosphères éthérés, mettant en exergue tantôt les reliefs, tantôt ses végétaux, si l’on se situe bien sûr en période estivale ou semi estivale.
Quoi qu’il en soit, elle a finit par me révéler un plaisir que je ne n’avais pas jusqu’alors et si l’on consulte mes travaux dans le temps, on  aperçoit très peu de paysages de montagne. Semi montagnard oui, mais je ne sais pas,  je n’éprouvais aucun plaisir à peindre sur ce thème et j’avoue avoir trouvé les villages ternes et sans vie, jusqu’à les snober…quelque part.  
Et puis là, depuis ces quelques années où je me rends à Cauterets, me voilà en quête permanente pour des points de vue que j’exécute le plus souvent à l’aquarelle de part la rapidité de la technique.
Il faut ajouter, pour être tout à fait honnête, que ma rencontre avec Minnie Valéro, qui est une artiste Californienne d’origine Argentine, a boosté mon plaisir d’évoquer ces paysages :
Voilà un petit bout de femme qui depuis qu’elle à découvert Cauterets, souffre d’une véritable boulimie de peinture, pas un jour sans qu’elle n’éprouve l’envie de peindre, dessiner, gribouiller !!
Cela me fait tout drôle, car j’ai vécu ce phénomène au début des années 82, 83… j’exécutais jusqu’à 50 voire 100 petits et grands tableaux. J’ai pu  faire ce constat puisqu’ayant eu avant la peinture la passion de la photo et donc lorsque je me suis mis à peindre, j’ai tout (ou presque tout) photographié.
Mes réalisations recouvraient toutes les techniques : Huiles, dessins mines de plomb, fusains, pastels, encres de chine, acryliques, cire, estampes, eaux fortes, gravures sur bois.
Je travaillais sur tous supports : Papiers, cartons, bois, planche de surf, fer, cuivres, bronze, ciment, plâtres, papyrus, feuilles de bouleau, tuiles, galets, j’en oublie certainement.
Les dimensions ne me faisaient pas peur non plus et cela pouvait aller de la taille d’ un timbre en passant par la carte postale, l’étiquette de vin, les grands tableaux paysage, jusqu’aux fresques murales de 8m sur 2m, ou, 25m sur 2m50,la dernière réalisée dans le Gers faisait 2m50 de haut pour 4m50 environ….Tout ceci pour dire que tout y passait et que heureusement je me suis calmé et cela m’ a révélé qu’il me sied mieux de peindre pour peindre que peindre pour me prouver que je peins.
J’avais même argué dans mes presse-boucs qu’il me fallait  « peindre pour ne pas mourir » cela tenait plus de la gageure prétentieuse, que d’une pensée si profonde qu’on puisse l’acter.
Revenant donc à Minnie, elle est dans une violente transcendance que j’admire et qui me motive d’autant qu’elle possède aussi une qualité exceptionnelle : elle est modeste et fantasque dans la lecture qu’elle a de son talent, elle est aussi généreuse de par sa volonté de transmettre aux autres son savoir.
Elle est dans un ascenseur qu’elle ne saurait arrêter, mais s’en amuse passionnément.
C’est donc devenu une amie et un maître sans la prétention du maître.
Nous n’avons pas peint ensemble cette année ( faute de temps ) mais nous l’avons reçue une soirée à la maison en se promettant de la faire venir dans l’année pour découvrir notre région, son mari qui est chercheur, aime les bons vins et sera OK pour la suivre.
Pour revenir à Cauterets, la ville avait, pour la première fois, organisé un concours de peinture et hélas (même si j’ai remporté le premier prix) cette manifestation a souffert du manque de participants. Les organisateurs le regrettent et  promettent de faire mieux l’an  prochain. Pour ma part, j’ai promis d’y participer à nouveau.
Je ne suis pas un grand adepte de ce type de manifestation et si c’est le côté intimiste de celle-ci qui m’a attiré, je n’en suis pas moins frustré  par ce manque de concurrents.
Voici le tableau qui m' a permis de remporter le premier prix "Le Royalty"
architecture d' Alexandre EIFFEL .